Internet au Maroc : Le boom artificiel !

Le Maroc est devenu le premier pays en Afrique au niveau de l’accès internet, et surtout l’internet haut débit (ADSL). L’annonce par Maroc Telecom de ses résultats du premier semestre 2006 confirme ce leadership.

Concrètement, l’opérateur historique revendique un parc ADSL de 325.000, soit un taux de pénétration des lignes fixes, hors téléphonie publique, de plus de 28%. Plus intéressant encore, IAM a gagné au courant du premier semestre de cette année 83.000 clients ADSL, soit une croissance de l’ordre de 141% par rapport à juin de l’année dernière. Ce boom à trois chiffres a été accompagné par le lancement de la TV par ADSL.

La convergence a bénéficié d’un environnement favorable grâce au boom réalisé au niveau des PC. Le Maroc enregistre la vente annuelle de plus de 125.000 PC par an, soit la moyenne de vente annuelle la plus élevée sur le plan de la région du Maghreb.

Néanmoins, cette dynamique de croissance d’équipement et d’accès ADSL cache une réalité amère. Le Royaume enregistre un retard alarmant et préoccupant au niveau du contenu local en ligne et des services destinés aux entreprises et aux citoyens.

Aujourd’hui, avec internet, je ne peux pas payer mes factures, accomplir mes procédures administratives, créer mon entreprise en ligne, ni déclarer mes impôts... Autrement dit, mon usage du net se limite au courrier électronique et au surf.

Aucune incidence directe n’est ressentie, au quotidien, sur le volet pratique et opérationnel des transactions et des rapports de la trilogie : administration, entreprises et grand public.

Pis encore, le Maroc n’a pas mis en place des mécanismes de soutien et de promotion des investissements dans le contenu. Les opérateurs restent encore stressés par les performances des déploiements et l’élargissement de la base clientèle installé, et ce au détriment du développement du contenu et des services en ligne.

Paradoxalement, 95% du trafic internet des internautes marocains est orienté vers les sites étrangers. Les tuyaux c’est bien, mais sans contenu, les routes du futur, surtout nationales, seront désertes et sans trafic.