Maroc/Médicaments. La contrefaçon donne des migraines aux laboratoires

Le cauchemar des industriels de la pharmacie est la contrefaçon. Pour le trentième anniversaire de leur association (Efpia), les groupes européens ont voulu frapper un grand coup en prenant à témoin l’opinion publique sur les dangers des médicaments contrefaits. C’est dans la capitale française qu’ils ont lancé la mise en garde aux pouvoirs publics car la contrefaçon des médicaments ne menace pas seulement leurs affaires, mais, surtout, la santé publique.

Le plus inquiétant est que le phénomène devient explosif avec une contamination de la chaîne de distribution officielle. Les chiffres font, il est vrai, froid dans le dos : selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la contrefaçon des médicaments rapporte 45 milliards d’euros par an, soit à peu près l’équivalent du Produit intérieur brut d’un pays comme le Maroc (500 milliards de dirhams) ! Cela fait, grosso modo, 10% des ventes annuelles de l’industrie pharmaceutique mondiale.

La contrefaçon ne concerne plus que le viagra ou des produits banals, mais toutes les familles thérapeutiques sans exception, dont celles qui traitent les pathologies les plus lourdes (anticancéreux, maladies cardiaques, anticholestérolémiants, antihypertenseurs, troubles psychologiques, etc).