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L’Intelligence Economique au Maghreb : de 1990 à 2012

jeudi 4 octobre 2012

Par Mounir Rochdi

Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie sont des pays du Maghreb en pleine mutation économique. Chacun, à travers ses atouts, attire les investisseurs et se positionne dans le nouvel échiquier mondial qui se dessine. Améliorer sa compétitivité devient une priorité pour le développement et une garantie de croissance et de stabilité. Il faut anticiper, innover, partager, s’adapter, analyser et enfin protéger son patrimoine et son savoir-faire à travers une politique d’Intelligence Economique globale. Comment ces pays se sont développés en matière d’Intelligence Economique ? Est-ce que l’approche est différente entre ces 3 challengers ? Quelles sont concrètement les actions mises en place ?

Pour répondre à ces question, nous allons analyser les actions mise en place dans ces trois pays depuis plusieurs années et jusqu’en 2012. Cet article n’a pas la prétention d’être exhaustif mais nous souhaitions dresser un portrait global des différentes approches et des initiatives mises en place.

L’Intelligence Economique au Maroc : de 1990 à 2012

Années 1990 : la genèse de l’IE
Les archéologues ont découvert au Maroc des traces d’Intelligence Economique qui remontaient aux années 90. A l’époque cette activité était réservée à quelques entreprises élites qui bénéficiaient de très grandes structures et souhaitaient protéger leurs investissements face à la compétition internationale.

2004-2006 : le réel lancement de l’IE
C’est en 2004 que l’on peut considérer que la notion d’Intelligence Economique a réellement été lancée. En effet, cette année-là, le royaume a connu la tenue de sa première conférence internationale sous le thème Rencontres internationales de Tétouan « Intelligence économique et veille stratégique, défis et stratégies pour les économies émergentes ». Un signal fort a été donné puisque ces rencontrent étaient placées sous le haut patronage du Roi. L’association R&D Maroc (Association marocaine pour la recherche-développement.) qui milite pour le développement de la recherche et la compétitivité des entreprises a persévéré dans cet élan pour organiser en 2005 le premier salon professionnel sur le thème « Veille stratégique et compétitivité ».

L’année 2006 voit la création de l’AMIE (Association Marocaine d’Intelligence Economique) qui s’était fixé comme objectif d’être un cercle de réflexion et un levier d’impulsion à la disposition de toutes les organisations marocaines pour les informer, les accompagner et les assister en matière d’intelligence économique.
Au niveau de l’Etat, c’est en 2006 que le Centre de Veille Stratégique (CVS) a été lancé au sein de la Direction des Investissements. Ses missions principales étaient d’observer les Investissements Directs Etrangers (IDE) dans le monde en rapport avec l’environnement et les secteurs Marocains. C’est également durant cette période que le pôle Veille, Intelligence économique et Aide à l’innovation Technologique de l’Institut Marocain de l’Information Scientifique et Technique (IMIST) s’est développé.

2007-2009 : les années de l’IE au Maroc
Cette période a connu le lancement d’une initiative très intéressante : le programme FINCOME. Lancé officiellement en avril 2007, le Forum INternational des Compétences Marocaines à l’Etranger (FINCOME) a ainsi « fait appel aux différentes compétences de la diaspora marocaine, pour accomplir des missions, sur place ou à distance, en appui ou dans le cadre des programmes de développement de leur pays d’origine, sur la base du volontariat et d’un engagement déontologique. »
Durant cette même année, l’Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES) a vu le jour en novembre 2007. Sa mission est de mener des études et des analyses stratégiques sur les questions dont il est saisi par le Roi et d’assurer une fonction de veille, au niveau national et international, sur des domaines jugés stratégiques pour le pays.
Les écoles supérieures commencent à s’emparer du phénomène de l’Intelligence Economique et ajoutent des modules de formation spécialisés. C’est le cas notamment de l’Ecole des Sciences de l’Information de Rabat (ESI).
Les banques ont elles aussi décidé de prendre en main l’information stratégique. C’est dans ce contexte que la Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE Bank) a lancé en 2007 son centre d’Intelligence Economique.
En 2009 c’est au tour du Centre National de Documentation (CND), un service public d’information, à but non lucratif, sous tutelle du Haut-Commissariat au Plan, de mettre en ligne le portail « Maraacid ». Il s’agit d’un bouquet de portails de veille informationnelle dont le périmètre concerne principalement le développement économique, social et durable du Maroc dans son environnement euro-méditerranéen. Le CND avait organisé en 2007 un séminaire sur la veille.
Début 2009, l’Agence de développement de la région de l’Oriental a organisé les premières journées sur le thème de l’Intelligence Economique Régionale. Ce fut le premier colloque professionnel sur le thème de l’intelligence territoriale.
Enfin, c’est l’Agence Nationale pour la Promotion de la Petite et Moyenne Entreprise (ANPME) qui a lancé en 2008 son premier bulletin de Veille mensuel.
Cette période fut placée sous le signe du début de la crise financière mondiale. Afin de minimiser les impacts de cette crise au Maroc, un Comité de Veille Stratégique avait été mis en place. Il regroupait des ministères, des banques, des organisations et des associations professionnelles.

2010-2012 : L’IE pour les PMI-PME
L’institut National des Postes et Télécommunication (INPT) a organisé la première conférence qui met l’entrepreneur au cœur du dispositif d’Intelligence Economique. Cette manifestation était placée sous le thème « Intelligence économique au service de l’entrepreneuriat régional : Un défi pour l’État et les Entreprises ». S’en est suivi la création du Centre en Intelligence Economique et Management Stratégique (CIEMS).
En 2011 le Maroc a mis en place, à travers le ministère de l’industrie du commerce et des Nouvelles Technologies, des observatoires sur trois secteurs clé : l’Industrie, les Technologies de l’Information et de la Communication, et le Commerce et la Distribution.
Afin de soutenir le développement économique et social, un Conseil Economique et Social (CES) a été mis en place en février 2011. Il peut se prononcer notamment sur des lois, des orientations politiques ou des plans de développement socioéconomique, analyser la conjoncture économique nationale, régionale et même internationale. Il est composé de syndicats, d’associations professionnelles, d’organisations transversales, de coopératives, d’experts et de quelques personnalités institutionnelles.

Il existe une initiative transversale qui a été mise en place en 1996. Ce sont les agences de développement régionales. Il existe quatre agences de développement régional au Maroc : L’Oriental, le Nord (la plus ancienne, datant de 1996), le Sud, et la plus récente d’entre elles qui s’occupera des régions oasiennes et de l’arganier. Elles ont développé des programmes d’intelligence territoriale pour faire avancer leur région tant au niveau économique qu’au niveau social et universitaire. Ces agences sont directement liées au pouvoir central, ce qui leur procure une liberté d’action globale et totale.

L’Intelligence Economique en Algérie : de 2005 à 2012

2005-2007 : introduction de l’Intelligence Economique
C’est en 2005 que fut organisée la première conférence importante sur l’Intelligence Economique à Alger. En seulement deux ans, il y a eu quatre manifestations internationales sur l’IE à Alger. Cela démontre l’intérêt qui est donné à cette notion. Elles ont été organisées soit par Vip Groupe soit par Nt2S Consulting et le Cabinet LOGE. Ces différentes manifestations ont permis de mieux appréhender l’IE et de mettre en place des cycles de formations professionnelles pour des cadres d’entreprises.
Au niveau de la formation Universitaire, un premier master a été créé à l’Université de la Formation Continue (UFC) d’Alger durant cette période.
Mais ce qui a surtout marqué ces deux années, c’est la création de la Direction Générale de l’Intelligence Economique au sein du Ministère de l’Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l’Investissement. Son rôle est d’accompagner les entreprises algériennes dans leur démarche de Veille et d’Intelligence Economique, et de constituer une force de proposition sur les questions liées à la formation.
Au même moment, de grandes entreprises algériennes se dotent en toute discrétion (compétitivité oblige) de systèmes d’IE afin de faire face à la compétition internationale et afin de pérenniser et protéger leurs investissements. Pour n’en citer que quelques-unes : les laboratoires pharmaceutiques SAIDAL, ou encore le groupe SONATRACH, la compagnie d’hydrocarbures.

2008-2012 : L’IE au plus haut niveau de l’Etat
C’est en 2008 que la présidence de la république algérienne a parrainé un colloque international sur la Gouvernance des institutions et l’Intelligence économique. Ce colloque a en effet obtenu le parrainage du Président de la République algérienne, Abdelaziz Bouteflika. Des travaux et ateliers avaient été organisés avec la participation d’experts internationaux pour définir les actions globales à mener en terme d’IE.
En septembre 2010, La Direction Générale de l’Intelligence Economique, des Etudes et de la Prospective du Ministère de l’Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l’Investissement a lancé le premier Manuel de Formation en intelligence économique en Algérie. Ce document répond à la volonté de contribuer à l’encadrement des actions de formation dans un domaine nouveau en Algérie. Cette même direction du ministère a lancé dernièrement un programme d’accompagnement de 11 entreprises publiques algériennes pour le développement de l’intelligence économique.

En 2011, et dans le cadre de la première édition du Challenge Francophone VEILLE organisé par le premier Magazine Français dédié à la Veille « Veille Magazine », le jury a retenu une candidature algérienne. Il a ainsi primé l’algérien Mohammed Faouzi Boucheloukh pour Système de Veille, démarche stratégique chez FERTIAL, groupe de production d’ammoniac et de fertilisants (Algérie).

Au niveau des formations, l’Ecole Nationale Supérieure de Management - ENSM - va lancer en 2012 un master professionnel sur l’Intelligence Economique avec des experts nationaux et internationaux.

L’Intelligence Economique en Tunisie : de 2006 à 2012

2006-2009 : Une genèse mais un développement rapide de l’IE
La première agence gouvernementale à s’être intéressée sérieusement à l’Intelligence Economique fut le centre de promotion des exportations (CEPEX). Le centre a mis en place en 2008, à travers le Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD), un projet d’IE afin de répondre au mieux aux besoins des entreprises exportatrices tunisiennes.
C’est en 2008 que la première conférence internationale sur les Systèmes d’Information et l’Intelligence Economique (SIIE) a été organisée par L’université de Loria et l’Ecole Supérieure de Commerce Electronique de l’université de la Manouba. La 5ème édition de SIIE s’est déroulée en février 2012.
Au niveau des entreprises, la Banque de Tunisie avait mis en place un système d’Intelligence Economique suite à la crise des subprimes.

2010-2012 : Période de professionnalisation
L’Institut Arabe des Chefs d’Entreprise a lancé le Centre Tunisien de Veille et d’Intelligence Economique (CTVIE). Son objectif est de fournir une information primaire, précise et prospective aux entreprises tunisiennes.
L’Ecole Supérieure de Commerce Electronique (ESCEM) a introduit un module de Veille dans leur formation initiale.
L’année 2012 a connu deux évènements majeurs en Intelligence Economique en Tunisie. Le premier est la création de l’Association Tunisienne d’Intelligence Economique (ATIE). La nouvelle association s’est fixée pour mission la promotion et la diffusion de l’intelligence économique et son appropriation par les divers acteurs économiques nationaux, publics et privés. Au travers de son réseau d’experts, d’universitaires, de décideurs, de hauts fonctionnaires et de diplomates, l’ATIE compte offrir un espace privilégié de rencontres et de débats entre acteurs de divers horizons. L’ATIE travaille déjà sur un Schéma Régional d’Intelligence Economique en Tunisie.

Le deuxième événement est le lancement officiel du Réseau Tunisien d’Intelligence, d’Analyse, de Veille Economique et Commerciale (RIAVEC). Lancé en Novembre 2008 avec le soutien du Centre du commerce international de Genève (ITC), ce réseau a été conçu pour répondre aux objectifs de développement des exportations tunisiennes. Il vise ainsi à renforcer les capacités nationales afin de mieux s’adapter aux exigences des marchés extérieurs. Il est composé de Veilleurs experts en poste dans différentes administrations nationales, et la gestion de ce réseau a été confiée à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Tunis (CCIT).

Il y a d’autres initiatives qui ont été lancées en Tunisie soit par l’Etat soit par les entreprises privées. Pour n’en citer que quelques exemples, il y a l’expérience du Groupe tunisien CHAKIRA, l’un des plus importants spécialistes mondiaux dans la production de faisceaux de câbles électriques, et les recherches concédées aux chercheurs et étudiants de l’Ecole Supérieure du Commerce. Notons aussi la veille réglementaire mise en place par l’Institut National de la NORmalisation et de la Propriété Industrielle (INNORPI), et le technopôle de l’agroalimentaire de Bizerte qui est opérationnel depuis 2010 et composé d’espaces de formation, industriels et de production.

Analyse des approches maghrébines

Plusieurs initiatives ont donc été lancées durant ces dernières années. Certaines avec une grande réussite et d’autres qui ont connu un échec total suite à une mauvaise évaluation des besoins.
Ce qu’il faut retenir c’est que chaque pays a finalement choisi une approche différente de l’autre. En effet le Maroc a fait le choix de la décentralisation en mettant en avant l’Intelligence Economique Régionale à travers les agences de développement. L’Algérie a plutôt opté pour une centralisation de l’IE au sein de la Direction Générale de l’Intelligence Economique du ministère de l’Industrie. Quant à la Tunisie, elle a préféré une veille collaborative regroupant plusieurs institutions à travers son réseau RIAVEC. Vous vous posez la question de savoir quelle est la meilleure approche ? Ce serait une grave erreur. L’intelligence Economique s’adapte au contexte socio-économique, culturel et politique de chaque pays. Il n’y a pas d’approche idéale ou de modèle défini. Il n’existe que des expériences desquelles il faut s’inspirer et s’adapter. L’approche peut aussi évoluer dans le temps parce qu’un un pays est en constante évolution et sa politique d’Intelligence Economique aussi.

Il serait par contre très intéressant que le Maroc, l’Algérie et la Tunisie puissent échanger entre eux pour s’enrichir de l’autre afin d’améliorer la politique d’IE mise en place. A Veille.ma nous avons toujours souhaité une approche Maghrébine de l’Intelligence Economique pour permettre un partage et la mise en place d’une force économique en se regroupant. Par exemple le programme marocain FINCOME pour faire participer la diaspora marocaine au développement du pays peut être adapté aux besoins de l’Algérie et de la Tunisie. Autre exemple d’échange : un investisseur étranger malhonnête qui met en place des affaires douteuses ou ne tient pas ses promesses dans le pays cible, risque de refaire la même chose dans un autre pays. La mise en place d’un fichier d’investisseurs frauduleux qui peut être partagé par les pays du Maghreb limiterait les risques. Par ailleurs les marchés économiques n’ont plus de frontière. Si ces 3 pays regroupent leurs compétences et leurs capacités, ils pourront prétendre répondre à des marchés auxquels ils ne pouvaient pas accéder en étant seul. Il existe plusieurs pistes de partage possibles. D’autres pays l’ont déjà compris.

Webographie

MAROC
Intelligence économique et veille stratégique - Défis et stratégies pour les économies émergentes
http://www.decitre.fr/livres/Intelligence-economique-et-veille-strategique.aspx/9782747590969

L’association R&D Maroc
http://www.rdmaroc.com/

Conférence "Veille stratégique et compétitivité"
http://www.leconomiste.com/article/veille-strategique-et-competitivite-en-colloque

Association Marocaine d’Intelligence Economique (AMIE)
http://www.amie.net.ma/

Institut Marocain de l’Information Scientifique et Technique (IMIST)
http://www.imist.ma/

Forum international des compétences marocaines à l’étranger (FINCOME)
http://www.fincome.cnrst.ma/

Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES)
http://www.ires.ma/

Ecole des Sciences de l’Information (ESI)
http://www.esi.ac.ma/

Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE Bank)
http://www.bmcek.co.ma

Portail Maraacid du Centre National de Documentation (CND)
http://www.cnd.hcp.ma/Portail-de-Veille-du-CND-Maraacid_a21.html

Agence de développement de la région de l’Oriental
http://www.oriental.ma/

Agence Nationale pour la Promotion de la Petite et Moyenne Entreprise (ANPME)
http://www.anpme.ma/

Comité de Veille Stratégique
http://www.leconomiste.com/article/comite-de-veille-strategiquebrle-bilan-comptable-du-plan-de-soutien

L’institut National des Postes et Télécommunication (INPT)
http://www.inpt.ac.ma

Le portail des observatoires Marocains des Technologies de l’Information et de la Communication, du Commerce et de la Distribution, de l’Industrie
http://www.observatoires.mcinet.gov.ma/

Conseil Economique et Social
http://fr-fr.facebook.com/pages/Conseil-Economique-et-Social-Maroc-CES-Page-officielle/113949555359824

Agence de Développement du Nord
http://www.apdn.ma

Agence pour la Promotion et le Développement des Provinces du Sud
http://www.lagencedusud.gov.ma/

Colloques et séminaires
http://www.veille.ma

ALGERIE
Vip Groupe
http://www.formationsvipgroupe.com/

Nt2s Consulting
http://www.nt2s.com/

Cabinet LOGE
http://www.loge-dz.com/

Université de la Formation Continue UFC
http://www.ufc.dz/

Direction Générale de l’Intelligence Economique du Ministère de l’Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l’Investissement
http://www.mipmepi.gov.dz

Colloque international sur la Gouvernance des institutions et Intelligence économique
http://www.veille.ma/+Intelligence-economique-Algerie+.html

Manuel de Formation en intelligence économique en Algérie
http://www.veille.ma/Manuel-de-Formation-en.html

Challenge francophone VEILLE
http://www.icc2011.info/Pleniere-Remise-des-prix-Challenge-francophone-VEILLE-et-discours-de-cloture-par-Olivier-Buquen_a251.html

FERTIAL
http://www.fertial-dz.com/

Groupe SAIDAL
http://www.saidalgroup.dz/

Groupe SONATRACH
http://www.sonatrach-dz.com

Ecole Nationale Supérieure de Management (ENSM)
http://www.mesrs.dz/ENSM.php

TUNISIE
Centre de Promotion des Exportations de la Tunisie (CEPEX)
http://www.tunisiaexport.tn

COnférence Internationale Systèmes d’Information et l’Intelligence Economique
http://www.siie.fr/

Ecole Supérieur de Commerce Electronique
http://www.escem.rnu.tn/

Banque de Tunisie
http://www.bt.com.tn/

Centre Tunisien de Veille et d’Intelligence Economique (CTVIE)
http://www.veille.tn/

L’Association Tunisienne d’Intelligence Economique (ATIE)
http://fr-fr.facebook.com/pages/Association-Tunisienne-dIntelligence-Economique-ATIE/110833725690148

RIAVEC
http://www.ccitunis.org.tn/Newslettre/newmars2012/inteligencEcono1.htm

Centre du commerce international de Genève
http://www.intracen.org/

Chambre de Commerce et d’Industrie de Tunis (CCIT)
http://www.ccitunis.org.tn

Groupe CHAKIRA
http://www.chakira.com/

Ecole Supérieur du Commerce
http://www.esct.rnu.tn/

Institut National de la NORmalisation et de la Propriété Industrielle (INNORPI)
http://www.innorpi.tn/

Pôle de Compétitivité de Bizerte
http://www.pole-competitivite-bizerte.com.tn