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Facebook, le meilleur ami du détective privé

mercredi 11 mars 2009

« Vous n’imaginez pas tout ce qu’on peut savoir en quelques clics de souris… Donnez-moi deux heures, et je saurai tout sur vous ». Le Nestor Burma moderne, costard cravate et iPhone, vous épie avant tout via la Toile. « C’est comme tout, notre métier évolue avec le temps. Avant on faisait des filatures à vélo, maintenant on utilise Internet et les satellites… Il n’y a rien d’extraordinaire là-dedans », assure Goolam Monsoor, détective privé – ou plutôt, comme on dit dans le métier, « ARP » pour agent de recherches privées. Vendredi, il participait aux Etats généraux de la profession organisés par les trois principaux syndicats pour dépoussiérer l’image du métier.

« 95% des infos sont en accès libre »

Premier conseil (de débutant) d’Yves Conversano, directeur de la principale école de détectives privés en France (IFAR) : « Consulter les pages blanches. » Plus besoin de stocker les botins de tous les départements français pour rechercher par exemple l’adresse de la maîtresse du mari. « C’est tout bête, parfaitement légal et d’une efficacité redoutable », poursuit le détective qui forme une quinzaine d’étudiants chaque année. « Pourquoi prendre le risque d’enfreindre la loi, alors que 95% des informations sont accessibles facilement et en toute légalité », renchérit Alain Juillet, haut responsable de l’Etat chargé de l’intelligence économique depuis 2003. « C’est un peu comme si toutes les informations étaient servies sur un plateau », résume un agent, vingt ans de métier dans les bottes.

Par exemple, pour connaître le nom d’un gérant d’entreprise, « plus besoin de se taper quatre heures de queue au greffe du tribunal de commerce. On consulte Infogreffe.fr, et c’est une matinée de travail de gagnée ». Et tout est à l’avenant : archives de presse, état civil... Internet accélère et simplifie les recherches, même si « le Minitel nous avait déjà bien simplifié la vie », tient à rappeler Alain Bernier, le président du principal syndicat (le CNSP-ARP). Il avoue au passage s’en servir encore un peu aujourd’hui.

Voir en ligne : liberation.fr