"Au Maroc, l’investissement public reste le principal soutien à la croissance", selon Sofia Tozy, économiste à la Coface

Sofia Tozy, économiste à la Coface répond aux questions de L’Usine Nouvelle suite à l’étude Panorama de l’organisme dressant un portrait de l’économie marocaine.

Suite à l’étude panorama publiée par la Coface en mai dernier et intitulée "Maroc : le pari de l’émergence", L’Usine Nouvelle a interrogé Sofia Tozy (photo), l’économiste qui a supervisé l’étude. Elle dresse l’évolution de l’économie marocaine depuis 1980 sur la base d’indicateurs économiques, définit les points forts du royaume et pose les limites de son modèle de développement. (voir l’étude complète ci-dessous).

L’Usine Nouvelle : Globalement, comment a évolué le taux de croissance au Maroc ces dernières décennies ?

Sofia Tozy : Les efforts déployés par le Maroc au cours de ces dernières années laissent à penser que la croissance dans ce pays se consolide progressivement. Plus stable désormais, celle-ci s’explique par la dynamique positive des secteurs non agricoles et la plus grande résilience de la production agricole aux aléas climatiques. Une analyse comparée de la volatilité de la croissance entre le Maroc et de nouveaux pays émergents entre 1980 et 2014 a permis d’arriver à cette conclusion. De 1980 à 1992, les variations des taux de croissance d’une année sur l’autre étaient très importantes. A titre d’exemple, en 1980, la croissance était de 3,7%, l’année suivante de -2,7% pour culminer à 9,6% en 1982 ! A partir de 2009, ces variations deviennent moins marquées.