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A côté de la Chine, le Maroc reste un artisan de la contrefaçon

lundi 25 juin 2007

Au numéro 14, derrière une vieille porte sculptée, un couloir étroit et morose. A gauche, une petite pièce. Une chaleur de hammam. La peinture verte des murs agonise. La pièce étouffe. Des tas de cartons s’entassent ici et là.

Assise à une table de cuisine, une femme, la soixantaine, emmitouflée dans un voile bas de gamme, tapote sur une calculatrice d’un autre temps. Elle tient ses comptes sur un cahier.

"Ça fait plaisir de te revoir", lance-t-elle à "C." qu’elle vient tout juste d’apercevoir. C. est un acheteur qui écoule des contrefaçons sur le marché noir du Maroc. Il tient à l’anonymat. Trop bien implanté - et respecté - à "Casa". Depuis plusieurs années, il s’alimente dans cet atelier clandestin, à l’extrême nord de la ville.

"Alors tu fais quoi de beau en ce moment ?", demande-t-il. La femme appelle alors un homme, la cinquantaine, qui, l’air épuisé, arrive d’une pièce adjacente où deux femmes, la quarantaine, s’activent. La première plie inlassablement les mêmes T-shirts siglés Diesel, les met sous plastique avant de les ranger dans des cartons. La seconde repasse sur une longue table des centaines de pantalons, Diesel eux aussi.

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