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Patrick Baptendier : Halte à l’hypocrisie !

lundi 23 mars 2009

Patrick Baptendier, ex-gendarme, a créé sa propre structure
d’investigation en 2003. Son c ?ur de métier ? La réalisation de missions de surveillance pour le compte de cabinets d’IE. Son avantage compétitif ? Des liens poussés avec plusieurs services officiels qui, selon ses dires, lui ont fourni des données théoriquement couvertes par le secret administratif.

Mis en cause par la Justice dans une affaire tierce, il a décidé de jeter un pavé dans la mare et de dénoncer dans un livre-témoignage les écarts entre proclamations de façade et agissements de coulisses. Son livre a fait sensation. Amplement repris et commenté dans la grande presse, il a relancé le débat sur la moralisation de l’IE hexagonale. Brève synthèse de l’entretien mené par Veille Magazine

Votre cabinet s’appelait Iris Consultants. Comment définiriez-vous ses activités ?

Mon cabinet a été créé en 2003. Je ne faisais pas à proprement parler de l’IE. Je réalisais des missions de renseignement pour le compte de cabinets d’IE ayant pignon sur rue. Les dirigeants de ces structures, lorsqu’ils s’expriment en public, dans les colloques, sur les plateaux
de radio ou de télé, devant des étudiants, prétendent appliquer de grands principes éthiques. L’expérience
me montre qu’il ne faut pas trop se fier à leurs engagements. Il y a beaucoup trop d’hypocrisie actuellement et c’est contre ça que je me bats. Cela dit, à
l’origine, je faisais pas mal de renseignement de terrain, de type filature de patron ou de cadre sup. Rien d’autre.

Dans votre livre (« Allez-y. On vous couvre. Un barbouze au service de l’Etat » (Editions du Panama)), vous racontez
également que le contre-espionnage vous aurait fait travailler comme agent de pénétration, afin de surveiller de près les agissements de tel ou tel cabinet d’IE. Comment se serait opérée cette ré-orientation ?

On m’a contacté, puis proposé de réaliser des infiltrations. En échange, on me garantissait un accès régulier à toutes sortes de données extraites des fichiers
officiels et des fichiers confidentiels auxquels la police a accès. Je n’étais pas très chaud au début, j’ai essayé de
me faire oublier, mais on m’a recontacté et les pressions se sont intensifiées. Ma situation en tant que créateur
de cabinet d’enquête n’était pas très bonne. On pouvait me mettre à la rue. J’ai fini par accepter, sachant que j’étais placé sur écoutes. Les cibles ? 2 gros cabinets d’IE installés à Paris et un troisième, situé à Lyon. Celui-là, je n’ai pas eu le temps de connaître son identité
exacte. Quoiqu’il en soit, l’appât, c’était l’accès gratuit à des données confidentielles : relevés d’appels téléphoniques... listings bancaires...extrait de casier judiciaire...fichier des cartes grises...notes blanches...

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