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De la gestion des risques à la gestion des risques financiers

samedi 16 mai 2009
Article posté par

Mohamed SEMMAE
Lauréat 2009 de l’ENCG Tanger, option : gestion financière et comptable.
Président du groupe estudiantin national pour l’innovation et l’entrepreneuriat -GENIE-, Maroc
www.semmae.com

Ses autres articles :
Mobiliser et Fidéliser la ressource humaine dans un contexte de crise, quels impacts sur le devenir de la GRH dans le secteur industriel marocain : cas de la SOMACA ?

Introduction

L’entreprise est conventionnellement définie comme étant un système complexe et ouvert sur son environnement sur lequel elle est exposée à des risques différents.

Ainsi, la multiplication des crises à l’international surtout depuis les années 70 et le rythme croissant des changements provoqués par le système économique et financier mondial à travers l’adoption des mécanismes fondés sur la déréglementation, la dérégulation et le décloisonnement, obligent les entreprises à se prémunir contre les risques en disposant des outils et des moyens nécessaires à leur gestion afin d’assurer leur pérennité et leur compétitivité.

La gestion des risques dans un univers globalisé est alors une nécessité et un choix stratégique qui doit mobiliser tous les moyens humains, financiers et informationnels de l’entreprise afin d’être à l’abri de la vulnérabilité.
Dans ce contexte, il nous paraît d’ordre crucial de mettre l’accent sur ce concept de la gestion des risques à travers sa définition, sa typologie ainsi que ses stratégies et finalement nous sommes amenés à pencher sur l’importance et les outils de gestion des risques financiers de l’entreprise dans l’ère de la crise financière internationale.

Définition

Un risque est un événement dont l’occurrence est incertaine et dont la réalisation affecte les objectifs de l’entreprise qui le subit.

De la définition des risques ressort alors la notion de la vulnérabilité de l’entreprise qui requiert actuellement une importance considérable dans le contexte de la crise financière et invite toutes les entreprises de se pencher sur les meilleures pratiques de la gestion de leur risque d’ordre économique, politique, financier, etc. d’autant plus que le nombre des faillites des grandes firmes et la défaillance de leur système d’intelligence économique et de veille pose un certain nombre de questions et soulève des problématiques quant à l’efficacité des pratiques actuelles dans la prévention contre les différents risques.

Il convient ensuite de distinguer entre les notions de gestion des risques et du management des risques. La gestion des risques peut être définie comme l’ensemble des activités coordonnées en vue de réduire le risque à un niveau jugé tolérable ou acceptable tandis que le management des risques est un processus mis en œuvre par l’entreprise afin d’identifier les événements potentiels susceptibles d’affecter l’organisation et pour gérer les risques à travers des outils conçus pour cet objectif.

Types des risques

L’autorité des marchés financiers (AMF) en France définit 5 rubriques de famille des risques, il s’agit alors :

  • Risques financiers
  • Risques juridiques
  • Risques industriels et risques environnementaux
  • Autres risques
  • Assurances et couvertures de risques

On peut ajouter à cette typologie, une autre classification liée à la source du risque, il s’agit donc des risques endogènes qui proviennent des sources liées à l’activité de l’entreprise et des risques exogènes liés à son environnement.

Une telle classification s’avère alors d’ordre capital afin que l’entreprise puisse gérer ses différents risques suivant une nomenclature bien définie et en prévoir les différentes stratégies d’intervention.

Gestion des risques

La gestion des risques est bien évidemment un processus à mener suivant trois étapes successives :

1. L’identification des risques :

Les risques dont les conséquences seraient intolérables pour l’entreprise doivent être identifiés et traités en priorité. Au niveau de cette phase, il convient alors de poser un certain nombre de questions :

  • Quels sont les objectifs fondamentaux, c’est-à-dire ceux dont l’atteinte garantit la pérennité, voire le développement de l’entreprise ?
  • Quelles sont les ressources qui permettent aujourd’hui d’atteindre ces objectifs ?
  • Quelles seraient les conséquences de l’indisponibilité de chacune de ces ressources ?
  • Quelles sont les sources de risques pouvant affecter ces ressources ?

2. Traitement des risques :

Les risques étant identifiés, et leur impact sur les objectifs fondamentaux ayant été apprécié, au moins qualitativement, il reste à traiter.

Traiter un risque, c’est prendre des dispositions permettant :

  • D’abord de réduire le risque afin de diminuer la probabilité ou la gravité des dommages associés. Les mesures de maîtrise des risques concernent : la prévention en réduisant la probabilité d’occurrence de la situation de danger à l’origine du dommage et la protection en limitant la gravité du dommage considéré.
  • Puis de financer les conséquences résiduelles du risque : par le biais d’une panoplie d’instruments de quatre types :
    • Instruments techniques : détecteurs, sauvegarde informatique, stockages cloisonnés, ...
    • Instruments d’organisation : procédures opératoires, consignes de sécurité, ...
    • Instruments juridiques : clauses contractuelles de limitation de responsabilités, contrats de travail, ...
    • Instruments financiers : provisions pour risques, swaps, futures, lignes de crédits, ...

3. Acceptation des risques :

La définition des critères d’acceptabilité du risque est une étape-clé dans le processus de gestion du risque dans la mesure où elle va motiver la nécessité de considérer de nouvelles mesures du risque.
Le processus de la gestion des risques doit amener d’une démarche rétroactive et dynamique afin que l’entreprise puisse atteindre ses objectifs dans le degré de sécurité et d’assurance le plus acceptable possible.
Ce processus peut être schématisé comme suit :

Importance des risques financiers dans l’ère de la crise financière :

Les risques financiers auxquels les entreprises peuvent faire face dans l’exercice quotidien de leurs activités sont multiples et considérables. Ils proviennent tous des changements inattendus des paramètres financiers comme le taux d’intérêt, le taux de change, le cours des titres, ... etc., qui ont un impact sur les facteurs de compétitivité et les résultats des entreprises.

A cet effet, le concept des risques financiers requiert une importance considérable dans l’ère de la crise financière où la confiance vis-à-vis des marchés et des instruments financiers est fortement et négativement affectée. Cette situation exige alors une utilisation prudente de ces instruments par une évaluation juste de leur risque et leur coût sur l’entité.

Il convient alors de citer qu’actuellement avec la montée en puissance des risques financiers, une panoplie d’instruments peuvent être renforcés comme les swaps, les contrats à terme (futures), les options, les lignes de crédit, ...
Les risques inhérents en finance peuvent être illustrés par le tableau suivant :

<table class=MsoNormalTable border=1 cellspacing=0 cellpadding=0
style='border-collapse:collapse;border:none;mso-border-alt:solid black .5pt;
mso-yfti-tbllook:1184;mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt;mso-border-insideh:
.5pt solid black;mso-border-insidev:.5pt solid black'>

<b
style='mso-bidi-font-weight:normal'>Risques
liés aux variations des prix

<span
style='font-size:10.0pt'>Risque de change

margin-left:7.1pt;text-indent:-7.1pt;line-height:normal;mso-list:l10 level1 lfo4'><span
style='font-size:10.0pt;mso-bidi-font-family:Calibri'> Ignore'>- <span
dir=LTR>De transaction : flux liés à
l’activité commerciale des biens et services libellés en devise si le
paiement se fait au comptant à la commande

margin-left:7.1pt;text-indent:-7.1pt;line-height:normal;mso-list:l10 level1 lfo4'><span
style='font-size:10.0pt;mso-bidi-font-family:Calibri'> Ignore'>- <span
dir=LTR>De bilan : conversion des états
financiers des filiales étrangères

margin-left:7.1pt;text-indent:-7.1pt;line-height:normal;mso-list:l10 level1 lfo4'><span
style='font-size:10.0pt;mso-bidi-font-family:Calibri'> Ignore'>- <span
dir=LTR>De compétitivité : rapport d’une
entreprise avec les concurrents étrangers

margin-left:7.1pt;text-indent:-7.1pt;line-height:normal;mso-list:l10 level1 lfo4'><span
style='font-size:10.0pt;mso-bidi-font-family:Calibri'> Ignore'>- <span
dir=LTR>Conditionnel : risque survenant
si une condition se réalise, ...

<span
style='font-size:10.0pt'>Risque de taux d’intérêt

<span
style='font-size:10.0pt'>C’est le risque que fait courir au porteur d’une
créance ou d’une dette à un taux fixe ou variable l’évolution ultérieure des
taux.

<span
style='font-size:10.0pt'>Risque des instruments financiers

<span
style='font-size:10.0pt'>C’est le risque que fait courir au détenteur d’un
portefeuille de titres financiers, l’évolution ultérieure des cours de ces
titres.

<b
style='mso-bidi-font-weight:normal'>Les
risques non liés aux variations des prix

<span
style='font-size:10.0pt'>Risque de liquidité

<span
style='font-size:10.0pt'>Ce risque se traduit par le fait de ne pas disposer
à l’échéance des fonds nécessaires pour que l’entreprise puisse faire face à
ses engagements.

<span
style='font-size:10.0pt'>Risque de contrepartie

<span
style='font-size:10.0pt'>Ce risque résulte du non respect des obligations par
l’une des parties engagées dans une opération financière et/ou commerciale

<span
style='font-size:10.0pt'>Risque technique ou administratif

<span
style='font-size:10.0pt'>Ce risque représente le risque d’erreur ou
d’irrégularité lié à la non maîtrise des nouveaux instruments financiers
utilisés et de leurs marchés respectifs.

<span
style='font-size:10.0pt'>Risque pays

<span
style='font-size:10.0pt'>Ce risque est lié à la probabilité de non paiement
des créances par des débiteurs résidant dans un pays à risque. Grâce à leur
degré des risques, des pays sont notés afin d’informer les investisseurs.

Comme on a déjà précisé, les opérateurs financiers et économiques ont souvent recours à des différents instruments pour gérer les risques financiers comme : les swaps de devises ou de taux d’intérêt, les options de change ou de taux d’intérêt, les futures, la titrisation, ... ; ces différents instruments doivent être analysés selon les spécificités de chaque entreprise afin de choisir celui qui permet à l’entreprise de minimiser le risque et le coût.

Il convient de noter que l’apparition de nouveaux instruments financiers motivée par le mouvement de l’innovation financière dans l’ère de l’intégration des économies et de la généralisation des technologies d’information et de communication, sont toutes des problématiques qui évoquent l’importance de la sécurité des transactions financières et le rôle de la responsabilité éthique et morale de chaque opérateur dans leur utilisation.

Conclusion

En guise de conclusion, l’émergence de métier du risk manager répond aux soucis croissants des entreprises quant à la gestion des risques de différentes catégories afin d’assurer leur compétitivité et se mettre à l’abri de la vulnérabilité.

Cependant, le risk management dans l’ère de la crise financière devrait être le centre d’intérêt des chercheurs et des praticiens de l’entreprise pour doter celle-ci des instruments plus fiables et sécurisés et mobiliser tous ses acteurs par l’instauration d’une culture basée sur la gestion des risques et la mise en place des processus informationnels connectés à des systèmes de veille stratégique et d’intelligence économique plus puissants.