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Exclusif : la CNI biométrique débarque au Maroc

mardi 29 août 2006

De type biométrique, la nouvelle carte nationale d’identité (CNI) sera en circulation à partir de janvier 2007. Maroc IT publie, en exclusivité, l’intégralité d’une présentation du ministère de l’Intérieur, qui donne tous les détails sur cette carte qui a coûté plus de 900 millions de DH.

La Direction nationale de la sûreté nationale (DGSN) travaille d’arrache-pied pour mettre en circulation, à partir du premier janvier 2007, la nouvelle carte nationale d’identité (CNI) -on ne l’appellera plus dorénavant Carte d’identité nationale (CIN).

L’objectif du ministère de l’Intérieur est de remplacer progressivement les 20 millions titres identitaires en circulation par de nouvelles cartes biométriques, sur quatre ans, à raison de 5 millions par an.

Mais en quoi la nouvelle carte sera-t-elle différente de celle à laquelle nous nous sommes habitués jusqu’à présent ? La nouveauté majeure réside dans l’adoption d’un processus d’identification des citoyens au moyen de la biométrie. Autrement dit, lors de la présentation de la carte, un agent de sécurité pourra comparer les caractéristiques physiologiques uniques à chaque personne avec celles stockées dans les bases de données de la DGSN, explique-t-on dans le document.

Plus prosaïquement, il s’agira d’une carte de type bancaire et les données classées sur chaque citoyen seront dorénavant accessibles par un simple décodage de son document biométrique.

Techniquement, la nouvelle carte nationale d’identité sera une carte à puce sans contact, intégrant l’empreinte digitale comme élément biométrique principal. L’équipe de la sûreté nationale a veillé à intégrer dans cette nouvelle carte le standard “ID1”.

Le choix des commanditaires marocains s’est porté sur le full polyester, considéré comme l’un des matériaux les plus résistants aux tests de vieillissement. Cette résistance explique, en partie, la durée de vie de la carte qui est de dix ans.

S’agissant des niveaux de sécurité physique, la future CNI intégrera trois composants. Le premier comprend des éléments visibles à l’œil nu, permettant,lors de tout contrôle d’identité, de savoir s’il s’agit d’une carte authentique ou falsifiée. Le second niveau nécessite le recours à un petit outillage pour s’assurer de l’authenticité. Quant au troisième degré de sécurité, il exige l’établissement d’une analyse par des experts de la DGSN.

La future CNI biométrique est dotée, en outre, d’un code barre bidirectionnel (standard PDF 417) et intègre une puce sans contact. Ce code barre sera personnalisé au verso et ne pourra pas être modifié durant toute la vie de la carte. Il contient, en outre, des données identitaires de son porteur sous format crypté.

La DGSN a particulièrement confiance dans le futur document parce que chaque titre identitaire est doté d’une clé d’authentification qui permet de prouver qu’elle a été émise par les soins des services du ministère de l’Intérieur (et non par un sombre réseau mafieux). Toujours selon un document officiel du département de la documentation et des titres identitaires, la CNI inclut un module puce antenne sans contact d’une capacité de 32 K. Cette antenne permet la communication entre la puce et le dispositif de lecture/écriture via des ondes électromagnétiques.

La solution technique, en cours de déploiement par les services techniques du ministère de tutelle, comprend également des équipements et des logiciels de production, des consommables haute sécurité. S’ajoute à cela un lien avec l’AFIS (Automated Fingerprint Identification System) qui réalise l’acquisition des empreintes digitales et assure la comparaison par rapport à la base de données de la DGSN. Quant à la sécurité physique, elle sera basée sur la personnalisation graphique fournie par Agfa et les puces sans contact. Voilà, techniquement, vous savez tout.

Quid du planning de généralisation de la nouvelle carte ? Pour atteindre cet objectif d’ici 2010, la DGSN a décidé de décentraliser la production de la CNI sur deux principaux centres situés à Rabat et à Marrakech. Ces deux centres vont répondre aux demandes des citoyens provenant des 120 centres d’enregistrement de données identitaires régionaux qui seront créés spécialement à cet effet.

Au-delà de la dimension biométrique et sécuritaire de la carte, le ministère de l’Intérieur défend le caractère innovant de son projet par le fait que cette carte sera un vecteur de facilitation des procédures administratives et une pièce maîtresse de la stratégie nationale de l’administration électronique (e-gov).

A en croire la DGSN, la nouvelle carte remplacera certains documents officiels tels que l’extrait de naissance, le certificat de résidence, le certificat de vie et le certificat de nationalité.

A rappeler que le projet marocain de la carte biométrique est déployé techniquement par “Cogent Systems” (USA) et “Thales” (France).


Pour en savoir plus :


Exclusif : L’intégralité de la présentation sur la nouvelle carte biométrique en ligne

Voir en ligne : Veille.ma / Maroc-It