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Apprendre à gérer les traces que nous laissons sur le Web

jeudi 5 juin 2008

"La puissance de Google aujourd’hui doit être une source de préoccupation, même s’il ne s’agit pas d’une entreprise "méchante"", d’après M. Pisani, spécialiste des nouvelles technologies, blogueur et auteur de "Comment le Web change le monde".

Wisdom : Le Web aujourd’hui n’est-il pas l’organe de contrôle le plus puissant au monde ? Chaque internaute peut être tracé, pour savoir quels sites il a visités, avec quel autre comparse il a parlé sur la Toile. Devons-nous avoir peur d’Internet ou au contraire profiter de ce moyen de communication le plus possible ?

Francis Pisani : Les deux ensemble ! C’est-à-dire que nous disposons d’un moyen de communication formidable, mais tout ce que nous faisons sur le Web laisse des traces.

Dans la mentalité traditionnelle, nous avons appris à avoir peur de "Big Brother", c’est-à-dire de la surveillance de l’Etat. C’est vrai que c’est un problème dans certains pays, comme la Chine ; ça pourrait en devenir un dans certains pays traditionnellement démocratiques comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou la France.

Cela étant, nous devons aussi faire attention aux petites sœurs, c’est-à-dire les entreprises privées qui nous suivent à la trace.

Le vrai danger, c’est quand toutes les bases de données sont réunies : cela serait totalement inaccceptable, et nous devons apprendre à gérer les traces que nous laissons sur le Web.

Jerome Clauzure : Le Web et plus largement l’accès aux communications électroniques a changé nos rapports et nos modes d’organisation mais ne pensez-vous pas que sans accompagnement durable des usages la "fracture numérique" va considérablement accroître le fossé ? Vous parlez de ce qui change le Web aujourd’hui notamment par rapport aux réseaux sociaux mais quid de l’apprentissage éducatif dans la maîtrise des réseaux sociaux ?